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Finances personnelles

8 min de lecture

Comment investir en tant que médecin en France ?

Investir n’est pas réservé aux professionnels de la finance. En tant que médecin, vous êtes dans une position unique pour mettre votre argent au travail : vous bénéficiez d’un revenu stable et durable, mais entre les longues journées de travail et la surcharge de tâches, il est souvent difficile de dégager du temps pour planifier vos finances. Ce guide est là pour vous aider à reprendre en main votre avenir financier.

Pourquoi les médecins devraient-ils investir ?

Dans le système de santé public français, les salaires des médecins sont strictement encadrés et suivent des grilles de rémunération nationales. Si cela garantit une certaine stabilité, cela signifie aussi que la progression des revenus est lente et ne suit pas le rythme de l’inflation. Récemment, l’inflation a dépassé les hausses de salaire, érodant le pouvoir d’achat réel de nombreux médecins.

Dans le système de santé public français, les salaires des médecins sont strictement encadrés et suivent des grilles nationales. Si cela garantit une certaine stabilité, cela signifie aussi que la progression des revenus est lente et inférieure à l’inflation. Ces dernières années, l’inflation a dépassé les augmentations salariales, réduisant ainsi le pouvoir d’achat réel de nombreux médecins.

Par ailleurs, si vous faites partie des 80 % de médecins exerçant en secteur 1, vos honoraires sont eux aussi strictement régulés par la Sécurité sociale. Votre revenu par consultation est plafonné, quel que soit le nombre de patients reçus ou la qualité de votre équipement. Cela signifie que vos investissements dans le matériel ne sont que des charges d’exploitation : un meilleur équipement ne produira pas de rendement cumulé comme d’autres formes d’investissement. C’est pour cette raison qu’il est essentiel d’investir au-delà de votre activité.

En tant que médecin en secteur 2, acheter un équipement plus performant peut effectivement augmenter vos revenus, que vous pouvez ensuite réinvestir dans du matériel encore plus avancé, créant ainsi un effet boule de neige sur vos gains. Mais cela reste un investissement moins intéressant que d’autres. Le matériel se déprécie rapidement et doit être remplacé, alors qu’un investissement initial dans le CAC 40 peut continuer à croître tant que vous ne le vendez pas.

De plus, en tant que médecin secteur 2, vous bénéficiez de moins d’avantages sociaux que la majorité des salariés français. Cela rend d’autant plus indispensable le fait de sécuriser vous-même votre avenir financier là où l’État ne le fera pas à votre place.

Quel que soit votre secteur d’exercice, la hausse des coûts et les charges administratives croissantes réduisent votre marge de manœuvre et votre souplesse financière.

L’inflation a transformé 1 € en 0,84 € au cours des dix dernières années, soit une perte de 19 %. Posez-vous la question : vos revenus ont-ils augmenté de 19 % sur cette même période ? Voilà pourquoi investir n’est pas une option, mais une nécessité si vous voulez protéger et faire fructifier votre patrimoine dans le temps.

Inflation mensuelle en France

Où ne pas investir quand on est médecin ?

Ne surinvestissez pas dans le secteur médical

Il peut sembler naturel d’investir dans un domaine que vous maîtrisez, mais placer votre argent dans le secteur médical comporte un risque de concentration important. Vos revenus dépendent déjà de la santé. En y investissant également, vous liez votre avenir financier à une seule industrie. Et si ce secteur subit un revers, vous en ressentirez l’impact à la fois sur votre salaire et sur vos placements.

Ne vous enfermez pas dans votre propre cabinet

Améliorer votre cabinet a ses limites. De nombreux médecins tombent dans le piège de réinvestir sans cesse dans leur environnement de travail : achat de nouveaux scanners, rénovation des salles de consultation, ajout de services qui n’augmentent pas forcément le chiffre d’affaires.

En plus, le matériel médical se déprécie vite et devient obsolète en quelques années. Pire encore, suréquiper votre cabinet peut vous immobiliser à la fois physiquement et financièrement, réduisant votre marge de manœuvre et vos possibilités de vous retirer.

Votre cabinet doit générer des revenus, pas devenir votre principal plan de retraite. Investissez dans une croissance qui ne dépend ni de votre temps, ni de votre présence, ni de votre profession.

Évitez les produits à frais élevés et à faible transparence

Les médecins, souvent surmenés et très occupés, peuvent être la cible de produits complexes qu’ils n’ont pas le temps d’analyser en profondeur. Bien souvent, ces produits reposent sur de mauvais fondamentaux, masqués par un jargon sophistiqué censé les rendre attractifs. Les banques utilisent fréquemment des portefeuilles “optimisés fiscalement” à l’excès pour justifier des frais élevés… qui profitent surtout à elles-mêmes.

Si vous ne comprenez pas clairement comment un placement fonctionne, comment il génère des revenus et comment il est taxé, mieux vaut s’abstenir. Les frais élevés rongent les rendements. La complexité masque le risque.

Ne spéculez pas sur des tendances que vous ne maîtrisez pas

Ce n’est pas parce que vous réussissez en médecine que vous réussirez dans les marchés spéculatifs.

Même si vous êtes à l’aise avec les questions financières, évitez les paris risqués. Spéculer sur les cryptomonnaies, faire du day trading ou investir dans des start-ups technologiques surmédiatisées finit rarement bien sans une solide expérience. En tant que médecin, votre temps est précieux : courir après les tendances volatiles est plus une distraction qu’une stratégie.

Les ETF sont-ils en bulle ?

Comment investir quand on est médecin ?

En tant que médecin, vos revenus dépendent d’un secteur défensif — la santé — qui a tendance à bien résister en période de récession. Cette stabilité vous offre une marge de manœuvre pour adopter une stratégie d’investissement plus audacieuse sur d’autres actifs.

Comment protéger votre portefeuille contre les crises

Cependant, aussi stable soit-elle, la profession médicale n’est pas sans risques. À mesure que la population devient plus saine, la demande pour les médecins peut diminuer.

C’est là que la recherche et le développement médical deviennent intéressants. En temps normal, il est conseillé d’éviter de trop investir dans son propre secteur afin de limiter les risques de concentration. Mais lorsqu’une technologie menace directement vos revenus, cela peut faire exception. Investir dans des biotech de pointe ou des innovations en santé peut alors être une décision avisée.

La médecine préventive en est un bon exemple. En réduisant les besoins en traitements futurs, elle diminue potentiellement la demande pour vos services.

Si ces technologies font baisser la demande pour vos compétences, c’est probablement qu’elles sont efficaces — et que leur valeur en Bourse augmente. En investissant dans ces secteurs, vous vous protégez contre une éventuelle baisse de revenus.

Encore mieux : en tant que professionnel de santé, vous êtes particulièrement bien placé pour évaluer quelles technologies ont un réel potentiel… et lesquelles relèvent du simple engouement passager.

À quoi ressemble un bon portefeuille pour un médecin en France ?

Vous n’avez pas besoin de battre le marché : il suffit de construire un portefeuille qui progresse régulièrement, résiste bien en période de crise, et n’est pas corrélé à votre activité professionnelle. Vos revenus proviennent déjà du secteur de la santé. Vos investissements, eux, doivent vous protéger contre les risques liés à ce secteur.

Actions mondiales — cœur du portefeuille (30 à 40 %)

C’est votre moteur de croissance. C’est là que les rendements composés agissent sur le long terme. Puisque votre revenu médical vous assure déjà une certaine stabilité, vos placements peuvent se tourner davantage vers les actions, qui ont historiquement surperformé l’inflation sur plusieurs décennies.

Grâce au PEA (Plan d’Épargne en Actions), vous pouvez investir de manière fiscalement avantageuse dans des ETF mondiaux. L’idéal est de viser une exposition très large : marchés développés, marchés émergents, Europe, États-Unis…

Mon choix personnel : l’ETF Amundi MSCI World (CW8), à loger dans un PEA.

Comparez ici iShares et Amundi

R&D en santé et technologies préventives (10 à 15 %)

Il s’agit ici de votre couverture professionnelle. Si ces technologies réussissent — en gardant les gens en meilleure santé et en réduisant la demande pour les médecins — vos revenus pourraient baisser… mais la valeur de vos investissements, elle, augmenterait. Encore mieux : en tant que médecin, vous avez souvent une longueur d’avance pour identifier les innovations qui ont un réel potentiel, bien avant que le marché ne les valorise.

Mon choix : l’ETF iShares Healthcare Innovation (HEAL), à loger dans une assurance-vie.

Obligations en zone euro ou fonds en euros (15 à 20 %)

Voici votre amortisseur. Les obligations permettent de lisser les à-coups des marchés et offrent une réserve de liquidités en cas de besoin. Si vous investissez via une assurance-vie, vous accédez à des fonds en euros avec protection du capital et avantages fiscaux au bout de 8 ans. Les rendements ne sont pas exceptionnels, mais ils apportent de la stabilité en cas de choc.

Mon choix : Carmignac Sécurité, un fonds obligataire géré activement, disponible via une assurance-vie.

Actifs réels et couverture contre l’inflation (15 à 20 %)

Vos revenus de médecin ne sont pas indexés sur l’inflation, mais vos investissements peuvent l’être. Les actifs réels, comme l’or, ont tendance à suivre l’inflation. Inutile d’acheter de l’or physique : vous pouvez vous exposer via des ETF qui répliquent son cours, ou via des fonds diversifiés en matières premières, incluant l’énergie et les métaux industriels.

Mon choix : Amundi Physical Gold ETC (GOLD) pour l’exposition aux métaux précieux.

Trésorerie et réserve de sécurité (10 à 15 %)

Il ne s’agit pas ici de performance, mais de sécurité. L’objectif : ne jamais être obligé de vendre vos investissements au mauvais moment. Vous devriez toujours avoir l’équivalent d’au moins six mois de dépenses courantes de côté. Cela vous permet de faire face aux imprévus, de garder votre sérénité et votre liberté de décision.

Mon choix : Livret A et LDDS.

Apprenez ici à constituer un fonds d’urgence.

Vous voulez apprendre à préserver et faire fructifier votre patrimoine en tant que médecin ? Découvrez notre masterclass.

Classe d’actifs Rôle dans le portefeuille Allocation cible Exemple de support
Actions mondiales « cœur » Moteur de croissance à long terme, grâce à la capitalisation. Exposition large aux marchés développés, émergents, européens et américains. 30 à 40 % ETF Amundi MSCI World (CW8) via PEA
Santé & technologies préventives Couverture professionnelle : si la demande médicale diminue, ces investissements prennent de la valeur. Vous anticipez les grandes tendances de votre secteur. 10 à 15 % ETF iShares Healthcare Innovation (HEAL) via assurance-vie
Obligations / Fonds en euros Élément stabilisateur : réduction de la volatilité, réserve de liquidité. Avantages fiscaux intéressants via l’assurance-vie. 15 à 20 % Carmignac Sécurité, fonds obligataire via assurance-vie
Actifs réels & protection contre l’inflation Bouclier contre l’inflation : exposition aux métaux précieux, matières premières, énergie. 15 à 20 % Amundi Physical Gold ETC (GOLD)
Trésorerie et réserve de sécurité Sécurité et réactivité : au moins six mois de dépenses courantes disponibles pour faire face aux imprévus sans vendre vos placements. 10 à 15 % Livret A, LDDS

FAQs

Quel est le montant minimum pour commencer à investir en France ?

Vous pouvez démarrer avec seulement 50 € par mois, notamment via des robo-advisors ou des ETF. Le plus important, ce n’est pas le montant, mais de commencer le plus tôt possible pour bénéficier des effets du temps sur vos investissements.

C’est quoi exactement un robo-advisor ?

Un robo-advisor, ou conseiller financier automatisé, est une plateforme en ligne qui investit automatiquement votre argent dans un portefeuille diversifié, en fonction de vos objectifs et de votre profil de risque. C’est une solution simple, pratique et particulièrement adaptée si vous manquez de temps ou d’envie de gérer vos placements vous-même.

Puis-je investir si je rembourse encore un crédit immobilier ?

Oui, investir tout en remboursant un prêt immobilier est souvent une bonne idée, surtout si votre taux d’emprunt est bas. À long terme, les marchés financiers peuvent générer des rendements bien supérieurs aux économies réalisées en remboursant plus vite votre crédit.

Quelle est la différence entre un PEA et une Assurance Vie ?

Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) est conçu pour investir en actions européennes, avec des gains exonérés d’impôt après cinq ans. L’Assurance Vie est plus souple : elle permet d’investir dans une grande diversité de supports, offre des avantages fiscaux dès huit ans de détention, et peut aussi servir d’outil de transmission patrimoniale.

Est-il risqué d’investir en période d’incertitude économique ?

L’économie est toujours incertaine. C’est justement pour cela que la clé d’un bon investissement reste la diversification et la vision long terme. Les entreprises solides finissent par s’imposer, même après des périodes difficiles.

Comment savoir si une action est un bon investissement ?

Posez-vous trois questions simples : Est-ce que je comprends l’activité de l’entreprise ? Est-elle en bonne santé financière ? A-t-elle délivré de bons résultats dans la durée ? Par exemple, une entreprise comme LVMH a prouvé sa solidité avec des rendements constants depuis plus de dix ans.

Puis-je investir dans des actions américaines ou suisses depuis la France ?

Oui, c’est tout à fait possible en passant par des courtiers internationaux ou des ETF. Il faut simplement être attentif à la fiscalité, notamment sur les dividendes et les plus-values qui peuvent être plus fortement imposés selon les pays.

Conseils de Darius

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Publié le

05.12.2025

Darius CH

"La vraie récompense dans l'investissement vient de la patience et de la discipline."

Cet article ne constitue ni un conseil en investissement ni une recommandation personnalisée. Les informations partagées ont une vocation purement éducative et informative. Elles ne garantissent ni performance ni résultat, et peuvent évoluer avec le temps. e-Investing décline toute responsabilité quant aux décisions d’investissement prises sur la base de ce contenu.

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